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    1)- Disposer d'animaux adaptés à valoriser l'herbe.
 
 
 
 
Bien sûr, il y a l'effet "race" qui amène tout éleveur à choisir une race d'herbage pour une conduite au pâturage (et la charmoise en est une particulièrement adaptée pour des zones d'herbage intermédiaires ou défavorisées).
Mais à l'intérieur même d'une race d'herbage, certains animaux ont été sélectionnés sur des performances plutôt liées à leur complémentation !?! Attention à privilégier la rusticité à l'herbe pour ne pas voir fondre comme neige au soleil l'animal aux formes prometteuses qu'on vient d'acquérir.


    2)- Renouveler ses prairies autant que possible pour proposer aux animaux une herbe de meilleure qualité et limiter l'infestation parasitaire de prairies trop longtemps pâturées.Amender quand cela est possible s'avère également très profitable en tous les cas.

 
    3)- Pratiquer un pâturage tournant pour favoriser la repousse de l'herbe optimale après un temps de repos des prairies (économiser "les forces de l'herbe") et limiter encore une fois leur infestation parasitaire en déplaçant régulièrement les lots d'animaux sur le parcellaire.
A lire attentivement :
http://www.bio-normandie.org/wp-content/uploads/2009/10/Biodoc-n-21-Pâturage-tournant.pdf

  4)- Surveiller la croissance des agneaux au moyen d'un outil fondamental : la BASCULE.
 
Contraignant, vous direz ?
Il est vivement conseillé de s'équiper et de s'organiser pour peser régulièrement les agneaux (tous les 15 jours dans l'idéal, ou au moins tous les mois).
L'intérêt des pesées est indéniable si l'on ne veut ni nourrir, ni traiter nos animaux pour rien. Les pesées permettent de contrôler que tout va bien, que la croissance des agneaux est bien conforme à nos attentes ... ou non.
Dans ce dernier cas, elles permettent de détecter une anomalie de croissance pas toujours visible à l'oeil nu soit sur l'ensemble des animaux, soit sur une partie. 


Complétées par des analyses coproscopiques sur les animaux en croissance insuffisante (inférieure à la moyenne du lot), elles peuvent traduire un problème parasitaire (strongles, taenias, coccidies, petite douve) et réclamer ainsi la mise en place d'un traitement sur tout ou partie du lot.
Attention aux analyses coproscopiques ne mettant aucun parasite en cause malgré le constat d'une anomalie de croissance, certains parasites n'étant pas toujours décelables lors de ces analyses : c'est le cas fréquent du paramphistome ou "douve du chevreuil".
Dans certains cas, pour des animaux plus fragiles (à éliminer lors du choix des agnelles de renouvellement), un tri doit être opéré : ces animaux ayant besoin d'être traités voire complémentés tandis que le reste du lot reste au pâturage strict.
 
    5)- Ne pas négliger les sources d'abreuvement et s'assurer de la qualité de l'eau, particulièrement en saison sèche. La nécessité pour les animaux d'avoir à disposition permanente une eau claire et propre conduit parfois à condamner des fosses naturelles souillées.
 
Ainsi, même si ces principes ne sont pas toujours faciles à mettre en oeuvre et requièrent une bonne organisation pour une surveillance minutieuse des animaux, le jeu en vaut vraiment la chandelle aux vues des économies réalisées en fin de compt...abilité. Produire des agneaux à l'herbe n'est certainement pas chose facile : cela demande de la technicité, de la réflexion et de la réactivité. Mais c'est bien un engagement que l'on prend pour atteindre autant que possible cet objectif.
 
D'ailleurs, n'est-ce pas également un agneau d'herbe que souhaite déguster le consommateur ?